Hégésippe Moreau et son Diogène
Iconographie

Il existe deux minuscules portraits d’Hégésippe Moreau : l’un dessiné par Heuzé et gravé par Monnin en 18521852, pour accompagner une livraison illustrée des œuvres de Pierre Dupont (petit in-8º) ; l’autre, où il est représenté de profil, est la gravure à l’eau-forte de G. Staal (18631863, in-16) placée en tête du volume 95d’Armand Lebailly : Hégésippe Moreau, sa vie et ses œuvres.

Le portrait exécuté par le graveur Monnin se rapproche le plus de la ressemblance, de l’avis des Provinois qui ont connu le poète, — dont personne n’avait songé à reproduire les traits de son vivant.

En 18521852, lorsqu’un groupe d’artistes et d’ouvriers typographes, sous la présidence de ce graveur, conçut la pensée d’élever un monument par souscription sur la tombe de Moreau, dans le cimetière Montparnasse, l’édition illustrée des Chants nouveaux et Chansons nouvelles de Pierre Dupont paraissait par livraisons à 15 centimes (chez l’éditeur, rue de l’École-de-Médecine, 58 ; chez Havard, chez Martinon, etc.). Chaque livraison renfermait une chanson, avec la musique96 et une illustration sur acier. La 35e est intitulée Hégésippe Moreau, chant inédit ; elle devait être accompagnée de son portrait ; mais Monnin n’ayant pas achevé son travail, la gravure parut dans un cahier suivant.

Sur la couverture de cette 35e livraison, l’éditeur annonçait que le portrait de Moreau, publié pour la 1re fois, était dessiné d’après le buste destiné au monument funéraire du poète. Ce buste devait être exécuté en marbre par le sculpteur TaluetFerdinand Taluet, d’Angers, élève de Marcier, de David d’Angers et de Duret. à l’aide de documents fournis par les amis de Moreau, notamment « du masque moulé sur nature après sa mort, à l’hôpital de la Charité, le 1838-12-2020 décembre 1838 ».

L’œuvre définitive de Taluet n’a jamais97 existé ; mais son modèle en plâtre, dont les premières souscriptions couvrirent les frais, était, dit-on, digne d’éloges. La commission comptait sur d’autres fonds pour mener son entreprise à bonne fin : elle fit appel « aux lecteurs d’Hégésippe Moreau, à tous ceux que le chantre de la Voulzie a fait rêver, aux ouvriers qui devaient consacrer la gloire d’un des leurs ». Elle réclama « l’aide des poètes, des penseurs, des artistes, de tous ceux dont le cœur tressaille sous l’impression d’une idée généreuse… » Chaque souscripteur devait recevoir une gravure sur acier représentant le monument projeté. On n’obtint pas le succès qu’on espérait : la tombe du poète resta avec sa simplicité primitive.

La gravure promise aux souscripteurs n’était autre que celle de Monnin ; elle98 reproduit, en effet, le monument funéraire tel qu’il avait été conçu, surmonté du buste de Moreau par TaluetUne nouvelle édition illustrée des poésies de P. Dupont, où se retrouve la même gravure a été donnée en 18721872. (Paris, Plon, 4 vol. petit in-8º.).

Quant au second portrait, — eau-forte de G. Staal qui orne l’un des volumes d’Armand Lebailly, — les contemporains d’Hégésippe Moreau affirment que ce profil ne leur rappelle guère plus sa physionomie fine et rêveuse que le portrait placé en tête du second volume du biographe ne rappelle les traits de Louise Lebeau, — Madame Jeunet, — dont l’esprit et les qualités de cœur dépassaient de beaucoup la beautéMarie-Louise-Eulalie Lebeau, née à Provins le 1812-11-2121 novembre 1812..

D’après Lebailly, cependant, le portrait99 de Moreau aurait été dessiné par Staal — comme celui de Heuzé et Monnin — d’après le masque en plâtre moulé par Guy à l’hôpital de la Charité, le 1838-12-2020 décembre 1838. On peut regretter que l’auteur n’ait pas indiqué où se trouvait de son temps ce moulage, signalé déjà par Félix Pyat, dans son article de la Revue du Progrès du 1839-01-1515 janvier 1839, et par l’éditeur des chansons de Pierre Dupont, en 18521852 : — car on en a perdu la trace aussi bien que de la maquette du sculpteur Taluet, première ébauche du buste en marbre qui n’a jamais vu le jour.



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