L’écolière
Approchez, aimable écolière,
Vous qui fûtes maîtresse un jour ;
Approchez, et, moins familière
Avec Lhomond qu’avec l’amour,
Instruisez-vous : chacun son tour.
Mais, par un doux air de folie,
Grand Dieu ! comme elle est embellie.
Finissez, Rose, finissez :
Est-ce l’instant d’être jolie ?
Finissez, Rose, finissez,
Je suis le maître, obéissez.
Quoi ! vous épelez, incertaine,
Même un chapitre de roman ;
Attendez-vous la soixantaine
Pour savoir lire couramment
Les petits vers de votre amant ?
Mais que demande ce sourire ?
Pourquoi ce bras nu qui m’attire ?
Finissez, Rose, finissez :
Est-ce dans mes yeux qu’il faut lire ?
Finissez, Rose, finissez,
Je suis le maître, obéissez.
La grammaire vous effarouche
Et j’entends rire à mon côté
Lorsque les S dans votre bouche
Usurpent la place des T :
Quel soufflet pour ma vanité !
Mais cette bouche que j’accuse
Veut se défendre par la ruse.
Finissez, Rose, finissez :
Un baiser n’est pas une excuse,
Finissez, Rose, finissez,
Je suis le maître, obéissez.
Hélas ! elle est encor maîtresse ;
Le livre échappe de sa main :
Il tombe et s’effeuille… Ah ! traîtresse,
Vous le foulez avec dédain !
Vous triomphez, mais c’est en vain.
Ne pas céder est mon système :
Passons au chapitre deuxième.
Vite, vite, recommencez,
(Dût la leçon finir de même !)
Vite, vite, recommencez :
Je suis le maître, obéissez.

L’édition de 1838 donne, sous le titre, la précision suivante : « Air : » ce qui nous permet de penser qu’il s’agit d’une chanson mais nous laisse sur notre faim.

Octave Vignon, dans le tome II de son Hégésippe Moreau donne comme probable l’air La Ferme et le Château en précisant qu’il figure à la Clé du Caveau sous le numéro 714 et qu’on le retrouve sous le no 122 dans les Airs des Chansons de Béranger mais sans les mesures 0, 10 et 11. [TdS]



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